Critique film : Dune

Cette année, la rentrée est doublement excitante pour les élèves et enseignants cinéphiles, puisque le film Dune sort dans nos salles de cinéma !

Dune est tiré d’un roman écrit par Frank Herbert. Le livre étant un des classique de la science-fiction, certains réalisateurs ont essayé d’adapter son histoire au grand écran, mais sans grand succès. La version de Lynch de 1984 n’a pas été une grande réussite et celle de Jodorowsky a été avortée, n’ayant même pas vu le jour.
Denis Villeneuve, réalisateur canadien (Blade Runner 2049Incendies), s’adonne à la tâche devenue presque impossible de créer une bonne adaptation cinématographique de l’univers de Frank Herbert. Notre messie !

Dans un futur lointain, le duc Léto Atréides, chef de la maison Atréides, se voit attribuer par l’Empereur Shaddam IV l’extraction d’une ressource rare, l’Épice, qui était anciennement laissée aux Harkonnens. Sachant que ceci est un piège qu’on lui a tendu, il décide tout de même de se rendre sur Arrakis, avec sa femme Dame Jessica et son fils, Paul Atréides. Mais un peu avant son départ, Paul a des visions des Fremen, le peuple d’Arrakis.

On plonge la tête la première dans l’univers de Dune. Les décors sont très réussis et on s’immerge avec une aisance surprenante dans la vie de Paul Atréides. L’effet sonore de la Voix, pouvoir permettant de manipuler un individu, est imposante et bien réalisée. Les détails sur les murs ou les sculptures sont d’un esthétisme extraordinaire, et les plans généraux sur les armées et vaisseaux sont impressionnants.
Mais le meilleur arrive lorsque l’on découvre la planète Arrakis. Le sable, les dunes, le désert, le soleil qui frappe, on ne peut être qu’émerveillé face à la singularité du monde d’Arrakis. Les plans généraux nous décrivent l’univers de façon plus grandiose encore, de quoi être pleinement immergé dans le monde d‘Herbert. Le désert est finalement comme on se l’imagine ; monotone et calme, mais qui peut s’agiter, qui regorge de pièges, de monstres, un endroit dangereux et menaçant. Le spectaculaire est là, et il arrive facilement à convaincre le spectateur de la beauté du désert.

On remarque malheureusement un rythme un peu lent, surtout après les deux premiers tiers du film. Villeneuve utilise beaucoup de ralentis, sans doute pour donner un côté plus mystique à son film, mais cela contribue au contraire à le rendre plus lourd. La lenteur s’accentue surtout avec une absence de climax – ou alors un climax prématuré – ce qui a pour effet d’impatienter le spectateur qui s’attend à voir le film s’arrêter à chaque fin d’action. Le dernier quart s’allonge de plus en plus sans que l’on sente qu’un événement soit bien important, et au final le film se termine assez étonnamment sans aucun réel cliffhanger.

En plus de cela quelques tares blockbusteriennes font surface. On peut effectivement voir que le problème du pétrole n’a toujours pas été réglé dans les années 10 000… on retrouve les multiples explosions typiques du film d’action, ainsi que l’habituel cliché du méchant. Les nuances de l’histoire d‘Herbert ne sont pas encore très claires dans le film, il faudra, espérons-le, attendre la seconde partie pour les remarquer.

Il y a également quelques scènes, certains passages assez peu crédibles (on ne voit jamais les personnages transpirer sous la chaleur extrême d’Arrakis / le fonctionnement du bouclier pas très clair pour le spectateur), mais ce ne sont que des détails.

Sur le plan graphique, le film est excellent. Les effets spéciaux font un très bon boulot et arrivent à représenter à merveille la noblesse du monde d’Arrakis. Ils s’intègrent parfaitement au décor, qui émerveille le spectateur avec une étonnante facilité. Le côté très lumineux du film parvient également même à faire ressentir la chaleur du désert.
Il semble malgré tout que quelques fois des plans entièrement en CGI aient été privilégiés à des décors plus naturels, ce qui est assez dommage car le film peut avoir par moments une apparence artificielle.

Un autre point fort de ce premier volet est bien sûr la bande-son. Composée par Hans Zimmer, elle arrive, tout comme les effets spéciaux, à rendre le monde de Dune resplendissant. L’orchestre a de quoi faire vibrer le spectateur, et accentue le côté épique du film. Et dans les salles obscures, le spectacle est assuré.

Sans conteste, Dune est un film à voir en salle de cinéma. Une expérience à ne pas louper car unique. Que ce soient les décors du désert, les effets spéciaux ou la bande originale, tout est fait pour en mettre plain la vue et les oreilles. Le film est spectaculaire et convaincant, même si l’oeuvre ne s’éloigne pas vraiment des codes du grand spectacle moderne. Mais au final, c’est incontestable, Villeneuve a réussi le pari de créer une adaptation convaincante de Dune.

Veröffentlicht von Angie

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