Miyazaki : son nom est entré dans la légende de l’animation. Si vous ne le connaissez pas, vous avez néanmoins forcément déjà entendu parler d’une de ses oeuvres, parmi lesquelles on retrouve notamment Mon voisin Totoro, Le voyage de Chihiro ou encore Princesse Mononoké.
Biographie :
Miyazaki est né en 1941 à Tokyo, en pleine Seconde Guerre mondiale. Sa famille déménage souvent entre 1944 et 1945 pour éviter les bombardements, alors qu’Hayao n’a que 4 ans. Il passe sa scolarité dans beaucoup d’écoles différentes, et finit par passer ses années de lycée dans les écoles Omiya et Toyotama. Et c’est lors de sa dernière année de lycée qu’il découvre le premier film d’animation japonais en couleurs, Le serpent blanc, du studio Toei. Il devient alors convaincu : il veut se lancer dans l’animation japonaise. Hayao avouera même plus tard être tombé amoureux du personnage principal du film !
Miyazaki débute sa carrière en avril 1963 au studio Toei. Il travaille d’abord sur des films puis sur des séries télévisées, dont Ken, l’enfant-loup. Il rencontre au studio Isao Takahata, qui deviendra co-fondateur du Studio Ghibli, ainsi que Akemi Ôta, sa future épouse. Toujours dans les studios Toei, Miyazaki travaille au fil du temps sur de plus en plus de projets différents ; il est promu animateur clé pour le film Le chat botté, et travaille également sur les séries télévisées Sally la petite sorcière et Caroline.
À partir de 1971, Miyazaki quitte Toei et rejoint d’autres firmes d’animation, comme A-pro, Zuiyô Eizô ou Tokyo Movie Shinsha. Il continue de travailler sur des séries et films dans ces différentes entreprises, dont notamment Lupin III ou Conan, le fils du futur. Il voyage dans des pays européens, en Suisse ou en Suède, pour s’inspirer pour ses propres paysages ou pour rencontrer un auteur, et essayer d’obtenir des droits d’adaptation. Il réalise en 1979 son tout premier film, Le Château de Cagliostro
Vers 1982, Miyazaki a pour projet de réaliser un film nommé Nausicaä de la Vallée du Vent. Après avoir été refusé par des producteurs, Miyazaki décide de d’abord en faire un manga, qui obtient un grand succès. Grâce à ce succès commence en 1983 la réalisation du film des premiers volumes de Nausicaä. Le jeune Hideaki Anno (auteur de la série Neon Genesis Evangelion) postule alors en tant qu’animateur et se fait embaucher ! Le film sort en novembre 1984, et obtient, tout comme le manga, un grand succès.
Grâce à la renommée de Nausicaä, Miyazaki fonde le Studio Ghibli avec Takahata en 1985. À partir de là, c’est le déclic, les films s’enchaînent. Le studio commence la réalisation de Le Château dans le ciel qui sort en août 1986, puis Mon voisin Totoro en 1988. Ce dernier film connaît un tel succès que le personnage éponyme est devenu l’emblème et la mascotte du studio. Suivront en 1989 Kiki la petite sorcière et Porco Rosso en 1992.
En 1996, Miyazaki hésite entre la réalisation de deux projets : Boro la petite chenille et Princesse Mononoké. Il finit par choisir Mononoké, qui sort en 1997. Quittant ensuite le studio pour préparer sa retraite, il le réintègre et réalise Le Voyage de Chihiro qui sort en 2001, qu’il annonce être son dernier film. Mais ne résistant pas à sa passion, il continue de réaliser des films d’animations et sort Le Château ambulant fin 2004, Ponyo sur la falaise en 2008, et Le vent se lève en 2013. Il prend cette fois-ci sa retraite après la sortie de son dernier film, mais on apprend qu’il travaille depuis 2016 sur un nouveau long-métrage, intitulé Comment vivez-vous ?, alors qu’il a 80 ans.
Films notables :
- Mon voisin Totoro
Résumé : Deux soeurs, Satsuki et Mei, âgées de 10 et 4 ans, emménagent avec leur père à la campagne car leur mère est hospitalisée dans un hôpital proche. Elles y découvrent la vie rurale, explorent la forêt, et font la rencontre des esprits de la forêt.
Plongé entre l’onirisme de l’aventure et la découverte d’êtres fantastiques, Mon voisin Totoro est un film qui se démarque par son rythme apaisant. En mélangeant réel et imaginaire, Miyazaki propose un film sur l’innocence de l’enfant, qui touche par son caractère mélancolique et reposant. Si vous ne l’avez pas encore vu, allez-y !
- Le voyage de Chihiro
Résumé : Alors que Chihiro, 10 ans, accompagne ses parents visiter leur nouvelle maison, la famille tombe sur un tunnel en plein milieu d’une forêt. Décidant de visiter ce qui se trouve de l’autre côté, les trois se retrouvent alors dans un parc à thème délabré. Les parents s’arrêtent dans un des bâtiments pour y déguster des mets apparus comme par enchantement. Malheureusement, la nourriture les transforme en cochons…
Cette fois-ci, Miyazaki nous propose un film empli de symboles et de métaphores sur la société moderne. Il aborde des thématiques à la fois matures et infantiles, qui se retrouvent caricaturées dans les moindres détails de son film. Philosophie de vie, véritable chef-d’oeuvre de l’animation japonaise, ce film plein de sagesse a de quoi séduire les petits comme les grands.
- Le château dans le ciel
Résumé : Attaquée par des pirates du ciel dans un dirigeable, la jeune Sheeta saute dans le vide en tentant de leur échapper. Elle semble être la seule détentrice d’un secret bien gardé, et possède une pierre volante. Sauvée par Pazu, un jeune mineur, les deux vont tenter de percer le secret du passé de Sheeta ainsi que de prouver que Laputa, l’île volante, n’est pas une légende…
Doté de l’onirisme propre de Miyazaki, Le Château dans le ciel est un film pris entre aventure et romance. Sous les traits d’un conte, Miyazaki nous fait encore une fois rêver dans son monde imaginaire. À travers une innocence touchante et des rêves inatteignables, le film nous transporte facilement dans son monde fantastique.
- Nausicaä de la Vallée du vent
Résumé : Dans le futur, la guerre a dévasté l’écosystème mondial. Les rares humains survivants vivent dispersés en petites communautés dans ce qui est maintenant devenu une jungle toxique. C’est dans la Vallée du Vent que se trouve Nausicaä, une jeune fille pouvant communiquer avec les insectes peuplant cette dangereuse jungle.
C’est dans un monde post-apocalyptique que Miyazaki met en avant une héroïne à la bienveillance et à la bravoure sans pareil. Précurseur déjà du réchauffement climatique, son film traite de l’environnement, thème récurrent dans ses prochaines productions. À noter toutefois que le manga éponyme développe l’histoire de manière beaucoup plus approfondie.
- Princesse Mononoké
Résumé : Ashitaka, un jeune guerrier japonais, contracte une malédiction après avoir tué un sanglier géant : son bras est animé d’une force surnaturelle mais rongé par une entité démoniaque. Il part donc à la recherche d’un Dieu-cerf, qui seul pourra défaire sa malédiction. Au cours de son voyage, il rencontre Lady Eboshi, cheffe d’une communauté de forgerons, ainsi que San, une jeune fille élevée par des loups.
Princesse Mononoké prend la forme d’une fable. Une fable sombre, noire, triste, qui sabote toute définition du bien et du mal. Les personnages sont tellement nuancés, que leurs motivations sont trop compréhensibles pour que le manichéisme puisse exister. Cette fois-ci, le réalisateur ne nous fait pas rêver ; au contraire, il nous brise le coeur. Le film est unique dans son genre, car il brise les codes ; unique dans la carrière du réalisateur par sa noirceur sans précédent. Un chef-d’oeuvre parmi les chefs-d’oeuvre.
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