Le Racisme – phénomène ancien, mais toujours d’actualité

C’est quoi le racisme ?

D’après l’encyclopédie Wikipédia, le racisme est une idéologie qui, partant du postulat erroné de l’existence de races au sein de l’espèce humaine, considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d’autres. Il a émergé avec ce qu’on appelle le racisme scientifique. Le racialisme, aussi appelé racisme scientifique, est une forme de racisme qui tente de justifier l’existence de „races“ humaines à l’aide d’arguments pseudo-scientifiques.

Ainsi, le racisme repose sur l’idée que l’humanité serait divisée en « races ». L’exemple le plus connu est celui de la prétendue race aryenne, que Hitler considérait comme une « race supérieure » — bien qu’il n’en ait lui-même pas fait partie. Cette race serait composée d’hommes blancs, blonds, aux yeux clairs. Il s’agit ici d’une discrimination fondée sur l’apparence physique.

L’histoire du racisme

Pour la plupart des historiens, le racisme est un courant de pensée ancien. Toutefois, il prend une véritable ampleur à partir du XVIIe siècle, notamment avec l’essor de l’esclavage transatlantique et la traite des êtres humains. C’est à cette époque qu’un sentiment de supériorité naît chez certains Européens, qui se croient supérieurs aux Africains réduits en esclavage. Depuis, le racisme s’est considérablement développé.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Avec l’évolution de nos sociétés, on pourrait croire que le racisme tend à disparaître. En réalité, il est toujours bien présent. Les raisons pour lesquelles certaines personnes se montrent racistes sont multiples : différences culturelles, religieuses ou encore ethniques. Le racisme a pris tant d’ampleur que certaines formes spécifiques ont été identifiées, comme la xénophobie (hostilité envers les étrangers), la transphobie ou encore l’antisémitisme (hostilité envers les personnes de confession juive), qui sont toutes des formes de discrimination.

Les différents niveaux de racisme

Dans certains pays en développement ou en guerre, le racisme peut être plus marqué. En France, on dit parfois que le pays est raciste, mais dans d’autres régions du monde, les actes violents motivés par des discriminations ethniques peuvent être bien plus graves. Bien sûr, il existe aussi en France des comportements hostiles envers certains groupes, mais la fréquence et la gravité des actes sont souvent moindres que dans des pays marqués par l’instabilité.

Dans ces pays, la précarité pousse parfois la population à chercher un bouc émissaire. En Corée du Nord, par exemple, le régime accuse régulièrement la Corée du Sud d’être responsable de tous les problèmes. En Algérie, des milliers de personnes subsahariennes ont été expulsées, victimes d’un rejet massif. Des propos extrêmement violents ont même été prononcés, comme : « Il faut les exterminer comme des rats, car ils vivent comme des rats. »

Que faire contre le racisme ?

L’indifférence est l’une des attitudes les plus dangereuses. Ne pas réagir, que l’on soit victime ou témoin de racisme, revient à donner raison aux agresseurs. Il faut combattre le racisme sous toutes ses formes, même si ce n’est pas toujours facile. S’opposer à une personne qui détient une autorité ou une influence sur notre vie demande beaucoup de courage. C’est pourquoi beaucoup préfèrent rester silencieux, par peur des conséquences.

Néanmoins, se laisser discriminer n’est jamais une bonne solution. Si on ne peut pas réagir seul, il est essentiel de chercher du soutien. Dans de nombreux pays, le racisme et la discrimination sont interdits par la loi : les autorités compétentes doivent donc être saisies. Au Luxembourg 7 motifs de discrimination sont prohibé; il s’agit des discriminations sur : l’appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée, à une « race » ou ethnie; le sexe; l’orientation sexuelle; la religion ou les convictions; le handicap; l’âge; la nationalité.

Le racisme dans l’humour

Lorsqu’un humoriste lance sur scène : « Pourquoi les Noirs courent-ils si vite ? Parce qu’ils ont passé leur vie à fuir la police », le rire fuse parfois dans la salle — mais pas chez tout le monde. Ce genre de blague, à caractère racial, soulève immédiatement une question : peut-on rire de tout, avec tout le monde ? Bien évidemment, non. L’humour est subjectif. Si l’humour noir ou les blagues discriminatoires vous font rire, cela ne fait pas de vous un raciste. Cependant, comme le dit le célèbre adage : *on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde*. Rire d’une blague avec une personne qui ne partage pas votre point de vue peut devenir gênant, voire blessant.

Le racisme au Luxembourg

D’après une étude récente menée en 2022, environ 4,3 % des personnes interrogées au Luxembourg estiment qu’il existe une race humaine supérieure. Ce chiffre, bien qu’inquiétant, reste inférieur à celui observé dans des pays voisins comme la France, où ce pourcentage peut atteindre jusqu’à 9 %. Cependant, ces données doivent être interprétées avec prudence. Elles ne reflètent pas l’opinion de l’ensemble de la population, d’autant plus que le racisme demeure un sujet tabou dans certains pays, comme le Luxembourg. Ce silence peut s’expliquer par la composition particulière de la population : les Luxembourgeois de nationalité ne représentent aujourd’hui qu’une minorité (moins de 50 %), et environ 200 000 frontaliers viennent y travailler chaque jour. Ce contexte multiculturel rend les discussions sur le racisme plus délicates.

Le racisme anti-français, par exemple, existe bel et bien dans le pays. Toutefois, il est rarement exprimé ouvertement, notamment parce que l’économie luxembourgeoise dépend en grande partie de la main-d’œuvre étrangère, notamment française. Par conséquent, de nombreuses personnes préfèrent se taire plutôt que de remettre en cause une situation dont elles tirent aussi profit.

Sur le plan éducatif, le système scolaire luxembourgeois reflète également cette diversité. Le français y occupe une place importante, aux côtés de l’allemand et de l’anglais. Cela rend d’autant plus paradoxale toute forme d’hostilité envers une communauté ou une origine culturelle spécifique. Dans un pays aussi plurilingue et multiculturel, le rejet de l’autre semble aller à l’encontre même de la réalité quotidienne.

La diversité culturelle est-elle contre le racisme

Avoir une population riche en courants culturels différents devrait, en théorie, contribuer à réduire le racisme — ou plus précisément la xénophobie, c’est-à-dire la peur ou le rejet de l’étranger. En effet, dans un environnement où plusieurs cultures cohabitent, se croisent et interagissent au quotidien, il devient plus difficile de maintenir des préjugés rigides. La diversité invite à la curiosité, à l’ouverture d’esprit et à la tolérance.

Lorsque l’on grandit ou vit dans un contexte multiculturel, on est souvent amené à mieux comprendre les autres, à découvrir différentes langues, coutumes et modes de pensée. Cela favorise la création de ponts plutôt que de barrières. La peur de l’étranger — souvent fondée sur l’ignorance ou des stéréotypes — tend alors à diminuer, car l’autre cesse d’être perçu comme une menace, et devient une richesse.

Cependant, il est important de souligner que la diversité culturelle ne suffit pas, à elle seule, à éradiquer le racisme. Dans certaines sociétés pourtant très diversifiées, les discriminations persistent. En effet, les actes discriminatoires dus à l’ethnie d’une personne sont en hausse en France et en Allemagne (ceci est également lié à la guerre en Palestine et a la montée de l’extrême droite). Entre 2023 et 2024 les crimes et délits à caractère raciste sont en hausse de 11 % en France. Cela montre que la simple cohabitation ne garantit pas la tolérance. Il faut un travail d’éducation, de dialogue et d’engagement politique pour accompagner cette diversité et en faire une véritable force contre les discriminations.

Le racisme est un phénomène ancien, et il est peu probable qu’il disparaisse complètement. Lorsqu’un peuple traverse une crise, il cherche souvent un bouc émissaire, ce qui mène à des formes de discrimination. Que ce soit les Juifs en Europe dans les années 1930, ou aujourd’hui les « étrangers », notamment les personnes de confession musulmane, le mécanisme reste tristement le même.

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